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à partir de deux miniatures, écrire un récit de combat

Réfléchir à l’enjeu du combat : gagner le cœur d’une dame, libérer des opprimés, conquérir la gloire, rendre justice…

source : blog Courelle 2

« Les deux combattants, sans plus tarder, font reculer tous les gens. Tous deux partent au grand galop et, de la longueur de deux brassées, plongent les lances à travers les écus, si fort qu’elles éclatent comme brandons. Les chevaux d’un tel élan s’entreviennnent, front à front, que les deux chevaliers se heurtent poitrine contre poitrine. Les écus se heurtent ensemble et les heaumes, de sorte qu’il semble par le craquement qu’ils font qu’il vient de tonner un grand  coup.

Il ne reste martingale ni sangle, étriers, rênes ni dossières qui ne se rompent, arçons qui ne soient mis en pièces. Ce n’est pas grand honte pour eux si les deux chevaliers tombent à terre, car les harnachements ont cédé. Mais d’un seul bond, tous deux ensemble sont debout et se combattent sans hâbler, plus fièrement  que deux sangliers. Ils ne prennent peine de se défier. De leurs épées d’acier se frappent  à grands coups comme gens qui ont grande haine. »

Chrétien de Troyes, Lancelot le chevalier à la charrette, (Gallimard 2006 , traduction de Jean Pierre Foucher.

aide à l’écriture

des noms de chevaliers : Tristan, Yvain, Thibaud, Lionel, Gauvain, Galaad ou encore Lancelot.

Les interventions du narrateur Voilà donc la façon dont… ; Je dois vous dire comment…; Peu s’en faut qu’il… ; Or, écoutez, seigneurs…; Mais voici que… ; Voilà donc comment…

L’armement du chevalier

Les armes offensives et défensives : lance, épée, le fourreau de l’épée, écu, haubert, heaume, éperons, la lame, les courroies de l’écu, les mailles du haubert.

Caractérisation de l’armement : brillant, étincelant, rigide, fort, solide…

Les adversaires

Désignations : les combattants, celui qui avait lancé le défi, le malheureux, le vaincu, le vainqueur, ce dernier, le félon, le preux, la créature diabolique, le monstre…

Caractérisation : vaillant, courageux, hardi, heureux, preux, loyal, fidèle, courtois, brave, félon, traître, déloyal, indigne, lâche, couard, poltron…

Les verbes d’action

Les mouvements : se mettre en selle, serrer la sangle de sa selle, s’approcher au trot, enfourcher son destrier, s’élancer, éperonner son cheval, céder du terrain, revenir à l’offensive, s’enfuir à toute bride…

La rencontre physique : heurter, s’affronter, renverser, blesser, désarçonner, frapper du tranchant de l’épée…

L’impact des coups, les hyperboles (exagérations) : rompre, enfoncer, arracher, voler en éclats, transpercer, traverser l’épaule, faire éclater, briser, fracasser, les hauberts se démaillent, les heaumes se cabossent, gémir d’angoisse, …tant le coup est violent… si profondément que la cervelle jaillit par la nuque…

trois copies d’élèves

copie 1

Oyez, oyez braves gens de Pau écoutez l’histoire de Gauvain, jeune chevalier admirateur de la somptueuse Isaure aux longs cheveux ondulés et aux yeux pers.

C’était à la saison où les feuilles jaunissent et tourbillonnent dans le vent. Ce jour-là, dans la cour de l’imposant château de Pau, notre valeureux chevalier affronta en combat Galaad le chevalier que tout le monde redoutait. Vous vous demandez sûrement pourquoi s’engager dans un combat qui semblait perdu d’avance.Et bien l’enjeu du combat était la main de la somptueuse Isaure dont était amoureux Gauvain mais que
retenait de force Galaad. Les deux adversaires s’élancèrent l’un contre l’autre comme des lions enragés. Gauvain, avec son armure rouge, asséna des coups si terribles que le haubert de son adversaire se démailla. ll donna lui par la suite un coup au front, Galaad tomba à terre, désarçonné. Gauvain se mit alors en position pour lui donner le coup de
grâce. Mais le vaincu, avec le front perforé d’où jaillissait son sang, cria merci.

Gauvain lui laissa la vie sauve et gagna la main d’lsaure. Elle avait observé toute la scène depuis son donjon, soulagée d’être enfin libre. On n’entendit plus jamais parler de Galaad et l’on se réjouissait d’assister au mariage de Gauvain et Isaure.

copie 2

Ecoutez, nobles seigneurs et dames de la cour, l’histoire du jeune et noble Perceval et de son combat mémorable contre le maléfique Karlos. Perceval, continuant sa quête du Graal arriva dans une petite ville nommée Pau dont les citoyens étaient enfermés dans les cachots du château surplombant la ville. Pour les libérer, Perceval devait vaincre
l’horrible Karlos dans un combat à mort et sans merci. Il était enragé de devoir faire cela car ceci allait à l’encontre de tous les codes de la chevalerie mais il devait le faire pour ce peuple en train de mourir de faim et de froid en cette saison hivernale.

Perceval et Karlos se retrouvèrent dans les grands jardins du château de Pau. Les deux étaient vêtus de leur meilleur équipement, ils enfourchèrent leurs fidèles destriers.
Sans crier gare, Karlos s’élança, vif comme l’éclair. Perceval, bien que pris au dépourvu, fit de même. Lechoc des lances fut si violent que les écus volèrent en éclats et que les deux combattants se retrouvèrent propulsés à terre, loin l’un de l’autre. Le preux chevalier n’eut même pas le temps de se relever qu’il vit le monstrueux Karlos courir à toute vitesse vers lui, son immense épée à la main. Perceval s’était à peine relevé que le seigneur fou lui donna un tel coup au côté que le brave chevalier tomba à terre et que son heaume roula dans un fossé. La douleur lui était insupportable. Vous vous demandez
sûrement comment notre cher Perceval pourrait s’en sortir, eh ! bien figurez-vous, qu’à ce moment, la rage irriguant le moindre de ses muscles, il oublia alors tous les coups subtils qu’on lui avait enseignés. Il se releva en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire et asséna un coup à Karlos tel que son haubert fut entièrement démaillée. Le sang coulait à flots. Le seigneur fou tomba à terre, inerte.
Libéré, le peuple acclama son sauveur et le soigna afin qu’il puisse poursuivre sa quête du Graal. Perceval pria dieu pour se faire pardonner ce combat sans merci mais entre nous je pense qu’il a agi comme il le devait. Il n’avait pas le choix.

copie 3

Messires, je vais vous conter l’histoire de Perceval au grand cœur qui aidait les plus
démunis.
Ce jour-là Perceval traversait la ville du seigneur Yvain, quand il entendit un homme hurler. Il s’ avança. L’homme accusait un enfant, qui ne devait pas avoir mangé depuis plusieurs jours, de lui avoir volé sa bourse. Ce qui n’ était pas vrai. Perceval se mit à défendre le garçon, mais l’homme qui se trouvait être un chevalier l’accusait de plus en plus violemment. Notre preux chevalier s’ énerva et dit au chevalier qu’ il l’ attendrait le
lendemain pour le combattre. Le lendemain, il vit son adversaire arriver avec ses soldats La foule était venue les regarder depuis la tour de la ville. Les deux chevaliers s’élancèrent au galop aussi féroces que des lions enragés. Le combat fut terrible : Perceval frappa son adversaire si fort qu’ils en tombèrent tous les deux. Perceval, plus rapide que l’éclair,  prit son épée et la lui enfonça dans la poitrine.
Le chevalier menteur s’ enfuit, blessé et honteux. Perceval rendit son argent au pauvre enfant. La foule le porta en triomphe par les rues de la ville. Voilà comment le jeune et noble Perceval rendit encore une fois justice.

un objet prend vie

 

Consigne : je décris un objet familier que je personnifie. Je peux le doter d’un passé et/ou d’un avenir.

Un barreau

Il y avait, à côté de l’entrée du collège Marguerite de Navarre des toilettes pour filles et pour garçons. Je n’ai jamais eu le privilège — et le malheur — d’entrer dans celles  des garçons mais le héros de cette histoire se trouvant être une barre de métal complètement rouillée, je n’y reviendrai pas.

Les escaliers menant aux toilettes des filles étaient donc encadrés de barreaux d’environ un mètre. La plupart de ces barreaux étaient tout ce qu’il y a de plus normal, à l’exception d’un seul qui avait la faculté de pouvoir tourner sur lui-même.

Et  tous les jours, le barreau s’ennuyait ferme, d’autant plus que ses compagnons d’infortune — c’est ainsi qu’il surnommait ses congénères barreaux  — ne trouvaient rien de mieux à faire que de le narguer car, « eux, ils étaient totalement rouillés mais au moins, ils savaient rester à leur place, sans coulisser au moindre coup de vent « .

Et tous les jours, le barreau de fer se languissait de ne pouvoir ouvrir la Porte. En effet, il suffisait de le tourner dix fois vers le Nord et douze fois vers le Sud, et ce quatre fois de suite pour que la Porte s’ouvre.

Malheureusement, le secret qui avait d’abord été transmis de mère en filles, de copine en copine avait fini par se perdre et le vieux barreau lui-même ignorait ce qu’il se passerait si on le tournait de cette façon. Il savait seulement que les toilettes qu’il occupait avaient d’abord servi de salles de tortures…

 

La board

Elle était rangée derrière l’échelle de sa mezzanine, mais, parfois, elle traînait dans sa chambre naviguant entre tout ce qui y était entassé. Elle, sa board. Elle lui servait beaucoup, c’est avec elle qu’il partagea ses premières « figures de grands », le flip, le variale flip… Parfois aussi, il s’énervait avec elle, celle-ci manqua plusieurs fois de passer sous une voiture tellement sa colère était grande. Maintenant il continue de progresser, les bons moments ne manquent pas. Mais avec le temps, le dessin qui orne le dessous de la planche s’abîme, s’use. On peut sentir que sa fin est proche. Son propriétaire va devoir en racheter une. Eh ! oui, elle ne virevoltera plus dans les ruelles. Abandonnée, elle ne servira plus à rien.

 

Le stylo-plume

 Il était rose avec des petits moutons blancs. Il n’avait que quelques mois mais on aurait dit qu’il était vieux de plusieurs années. Margot l’avait acheté à son entrée en cinquième et depuis, il devait écrire toutes les leçons ennuyeuses d’histoire-géo, incompréhensibles de mathématiques et les exercices catastrophiques de français. La trousse était sa maison. Il y vivait avec Toto le ciseau, Péteur l’effaceur et Ronflon le crayon. Il pensait souvent à tout ce qui lui restait encore à écrire jusqu’au jour où, malheureusement, il se casserait et finirait à la poubelle.

 

La raquette de Claude

La raquette de Claude était verte sauf à la base du manche, à l’endroit où on la tenait. Dessus, il y avait deux revêtements, un rouge et un noir. Toutes les semaines, elle s’amusait comme une enfant. Parfois, elle était énervée et souffrait. Après avoir joué, elle se reposait dans une housse où elle rencontrait la plus ancienne des raquettes de Claude. Un jour, Claude la remplaça par une nouvelle raquette, plus belle, plus performante. Elles se détestaient. Le jour de l’entraînement, Claude prit la nouvelle. La verte était furieuse. Trois mois plus tard, l’autre fut décollée. La restante était enfin vengée et put sauver le reste de sa vie avec Claude.

 

Le correcteur Pritt

Je l’avais trouvé dans le pot à crayons de mon père pendant que je récitais ma poésie. Il avait attiré mon regard pour sa forme de formule 1. Un jour, il arriva sur mon bureau. Il se précipita dans ma trousse. Il devint vite ami avec le stylo-plume à encre bleue. Il était impatient de voir les salles de classe. Quand il sortit de ma trousse, Victor se précipita dessus. Le correcteur Pritt était heureux que l’on s’occupe de lui. Enfin il était le centre d’intérêt des discussions du

 

Le sac Eastpak

Je pris un jour un sac et ce sac était un Eastpak. Rouge et noir avec des dessins. De jolis dessins. Je l’ai gardé un an puis deux années et même trois années sans un trou, sans fermeture éclair cassé. Rien ! Tout marchait et nous nous entendions bien! Mais un jour arriva le collège : j’ai dû changer de sac. Pourtant, il était merveilleux, il avait tenu mais j’avais tellement peur qu’il lâche…

 

Le stylo

  Le stylo était rouge avec un dragon argenté. Reçu pour l’anniversaire des dix ans de Sarah, il avait deux ans. Son bouchon était l’objet de nombreuses triturations, d’ailleurs il était légèrement fissuré.

Il avait maintes fois accompagné sa propriétaire dans de nombreux contrôles (d’histoire, d’allemand et d’expression écrite) où elle écrivait comme une forcenée.

Son havre de paix était la trousse criblée d’écritures, et parmi quelques crayons de couleur, le blanco et la gomme, il se pelotonnait tranquillement, songeant aux jours heureux de vacances où il se reposerait enfin.

Le lit

Le lit d’Eva,  tout bleu et très moelleux, était raide dingue de sa voisine la couette. Une couette toute blanche et elle aussi amoureuse de lui. A chaque fois que quelqu’un voulait s’y coucher, il ne pouvait plus en sortir tellement la couette et le lit se serraient fort. Un jour, le lit se décida enfin à demander la couette en mariage, la couette, bien évidemment, accepta. Ils eurent plein de petits oreillers bleus à points blancs et tout aussi moelleux que leur père.

C’est ainsi que se finit l’histoire merveilleuse (ou presque) du lit et de la couette.

 

Le stylo

Il était jaune fluo et transparent. On voyait son squelette constitué d’un squelette et d’un tube blanc qui retenait l’encre. Il y avait aussi quelques plaques métalliques au bout et au début de ce beau stylo bic jaune. Il était fin et lisse.

A chaque fois que l’on écrivait avec, on avait l’impression qu’il écrivait tout seul. Et même les élèves qui écrivaient mal (voire très mal !) avec ce stylo écrivaient bien. Personne ne savait pourquoi. Personne, sauf lui.

Il avait été jadis un joli prince très habile que tout le monde aimait. Mais un jour qu’il partait à la chasse avec son cheval Soleil-Levant, une vieille sorcière lui jeta un sort et il atterrit dans une trousse, changé en stylo jaune fluo.

Dans la trousse, il était piqué par le compas, compressé parmi tous les stylos, Sali par les feutres sans capuchons et enfin étouffé par le taille-crayons qui lui enfonçait la tête.

Mais ce n’est pas tout : quand l’enfant le sortait de sa trousse, il le mordillait et le faisait passer à toute la classe pour que tout le monde admire le stylo foutu grâce à ses mâchoires, ce qui provoquait des éclats de rire.

Et puis un jour, l’élève se lassa de son stylo cassé et le jeta à la poubelle.

Voici la fin tragique du prince.

 

Le réfrigérateur

La vie du frigidaire n’est pas aisée et personne à part eux-mêmes ne le remarque. Autrefois, on les respectait, ils n’allaient que chez les familles riches, on les appelait « réfrigérateur ». Maintenant ils sont même dans les familles pauvres et on les nomme « frigo ». Ah, si mon grand-père me voyait pense-t-il souvent. Eux qui descendaient de la fière lignée des usines « Frigidi, les figidaires sans soucis ».Et puis ils doivent sans cesse repousser les attaques des abominables choses que sont les fours. Toujours à ouvrir leur bouche à l’occasion de quelque fête. « Non, mais… vous vous croyez en Afrique ? » avait lancé un jour un réfrigérateur au four qui lui faisait place et lui, comble de non-respect envers son aîné, lui avait répondu : « Et toi, l’ vieux, t’es au pôle nord ? C’est p’tèt ça qui t’a givré le cerveau ? »

 

Une paire de chaussures

La chaussure fut jetée à travers la pièce, évitant de justesse le chien de la maison. Elle atterrit lourdement, juste devant le poêle. Elle fut très vite rejointe par sa compagne de toujours la chaussure gauche. Elles s’aimaient depuis qu’elles s’étaient rencontrées. C’est-à-dire dans une boîte en carton. Une boîte pas très confortable. Elles attendirent de longues semaines. Sortants de temps en temps de la boîte pour être enfilées à des pieds puants. Mais jamais un humain ne les avait prises. Elles étaient pourtant belles : des baskets blanches à bandes noires. Mais les baskets n’étaient plus à la mode le top en ce moment c’était les Converse. Oh ! celles-là ce qu’elles pouvaient être hautaines ! Toujours à se pavaner ! Mais un jour une fille les essaya et après une longue réflexion passa à la caisse pour les payer. A partir de ce jour-là, les baskets furent très utilisées. Tant et si bien que trois mois plus tard, la basket droite avait déjà un trou sur le côté. Le faux daim sur sa pointe, blanc à l’origine, devint de plus en plus gris. Un jour où la jeune fille avait encore enfilé ses baskets la chaussure droite n’en put plus et se déchira sur toute sa longueur. Elle connut très vite, avec sa compagne, le fond de la poubelle.

 

Le poste de musique

Mon poste de musique est magnifique : gris métallisé et deux enceintes couleur bois. Je l’ai posé sur mon étagère. Amoureux de mon réveil, la nuit il gambade à travers la chambre pour aller le draguer. Sur la pointe des enceintes, très souple, il franchit tous les obstacles. Lorsqu’il s’énerve, il met la musique très fort mais le lendemain il est sage comme une image.

 

Un petit coffret en bois

Il était là, sur l’étagère remplie à craquer de livres de toutes sortes, à côté du globe en verre et du vase rempli de plumes, immobile, insignifiant, un petit coffret en bois vide… Vide… Pas entièrement… Autrefois, il avait servi à une personne très puissante, un mage. Il avait recelé un immense trésor, une puissance magique d’une force inimaginable qui méritait bien plus que son nom : l’amour. L’amour qui déchire les cœurs et les reconstruit aussi facilement, l’amour qui ravage les âmes et les détruit, qui rend le sage fou, qui envahit les hommes…

 

 Un sac

Un sac bleu clair. Dessus des inscriptions. Souvent calé, bien confortablement, au pied de la table. Résistant car il portait les nombreuses affaires de cours de Delphine, qui, quand elle rentrait chez elle, le balançait à l’autre bout de la pièce, en l’abandonnant. Deux poches : une grande et une plus petite dont la fermeture éclair était cassée. Tous les sacs lui prêtaient une histoire d’amour avec le sac de Mélanie. C’était vrai, il était fou amoureux d’elle. Il aimait bien son environnement même si rester calé pendant les cours de sa propriétaire l’ennuyait. Alors il rêvait de son avenir avec la belle sacoche.

 

 La raquette de tennis.

Rouge et blanche, bien au chaud dans sa housse, elle détestait le mercredi. Un jour maudit pour cette pauvre raquette de tennis. Secouée de gauche à droite, de bas en haut, elle avait mal au manche, souffrait de ses cheveux cordage tirés jusqu’au déchirement. Elle aimait le samedi : elle retrouvait la Babolat 301 rouge et jaune mais toutes deux détestaient la Dunlop 602 noire et rouge, soi-disant plus puissante. Un jour qu’elle l’affrontait, une balle arriva avec une force telle qu’elle en perdit quelques cheveux. Elle fut conduite dans un hôpital Intersport et réparée. Maintenant elle gagnait toujours la Dunlop 602 noire et rouge.

 

 Le carnet de correspondance d’Alexandre

Un carnet de correspondance bleu comme tous les carnets de correspondance du Collège. Indispensable quand on voulait sortir après les cours. Quand Alexandre faisait quelque chose de pas bien en cours, le professeur le sanctionnait : il prenait son carnet,  écrivait un mot dans une bande orange, détachait un bout à faire signer par la vie scolaire tandis qu’un carré restait accroché à faire signer par les parents.

Un jour, Alexandre sut qu’il allait déménager à Nice. Il se mit à faire l’imbécile pour que son carnet se remplisse de mots.

Lorsqu’il quitta son dernier cours, dès la sortie du Collège, il prit le briquet qu’il avait apporté, brûla son carnet puis jeta ce qu’il en restait.

Voilà le destin qui peut attendre chaque carnet de correspondance !

 

La vieille table de français

Laureen trouvait que sa vieille table de français souffrait. Une table en bois aux pieds en fer. Elle souffrait parce que quelqu’un la martyrisait en gravant des mots comme Nicolas, mdr, volcom… avec son compas. Mais ce n’était pas tout ! Elle supportait aussi le poids des trousses, des cahiers, des bras et même des coups de poing énervés sans parler de tous les vieux chewing-gums qu’on lui collait dessous, à l’abri des regards. Laureen l’aimait bien. Tous les jours elle lisait ce qui venait de lui être rajouté.

 

Un très joli livre

C’est un très joli livre à la couverture blanche et noire. De grandes lettres Entre chiens et loups sont inscrites sur la première de couverture. En son milieu, horizontalement, un barbelé qui peut faire peur. Ce livre appartient à Héloïse avec qui il parle souvent. Très chouchouté, il prend une place considérable dans la bibliothèque de sa propriétaire. Parfois il s’énerve quand on le jette n’importe où et se met à gémir mais très vite il se calme. Il passe des journées entières à attendre patiemment Héloïse. Bien qu’il commence à prendre de l’âge, il ne le montre pas vraiment. Toute la journée, il explore les contours de la chambre dans laquelle il est soigneusement posé. Il voyage autant que sa propriétaire et explore de nombreux autres petits coins où s’installer et rêvasser.

 

Mon stylo plume

Mon stylo plume, quand on le voit, posé sur une table, il est assez ordinaire. Long, rose, fin. Pour l’ouvrir, il faut tourner le bouchon. Il a deux petits yeux jaunes. Il fait une très jolie écriture mais parfois à force d’écrire il en a marre, il écrit mal et même parfois pas du tout. Il bave rarement. Pourtant quand il a faim, il faut lui donner tout de suite une cartouche bleue. Les noires il ne les aime pas. Un peu comme les enfants avec le chocolat noir. Il n’a pas de bouche, sinon il m’aurait déjà mordu, non, quand même pas ! mais crié dessus, si, sûrement ! Parfois il sort de la trousse et part en courant sur le sol, c’est bien la preuve qu’il n’a pas trop envie de travailler.

 

Mon oreiller

Mon oreiller quarante centimètres sur quarante, rempli de plumes, entouré d’un tissu de coton Si fin, si doux… et des petits dessins rigolos. Quand je rentre chez moi après une journée épuisante, j’enfouis ma tête dans ses replis moelleux. J’entre alors dans un autre monde, un monde de rêves qui me fait oublier tous mes malheurs et mes mauvaises notes. Il sent bon, il est chaud, douillet, parfois froid. Il prend parfois figure humaine, tantôt triste, tantôt gaie. Bref, c’est l’oreiller idéal pour passer une nuit de rêve, se réveiller frais le matin et réussir son exercice de français !

 

Des Converse

Hier soir, j’ai acheté des Converse et ce matin je les ai mises pour aller au collège. Elles ont une peau marron et des lacets clairs comme des cheveux blonds. Le bout de mes chaussures ressemble à un sourire de dents blanches et elle me tire la languette. Le symbole de la marque a les yeux bleus. La chaussure de gauche demande à la chaussure droite :

  • C’est ta première journée ?
  • Oui. Comment tu t’appelles ?
  • Bonjour, je m’appelle Nicolas.
  • Et moi, je m’appelle Lucie, répond la chaussure de droite.

Ensemble, nous faisons la connaissance du livre d’Héloïse.

 

  Ma table

La classe de français va être refaite. Et elle est là devant moi, ma table, resplendissante mais malheureuse. Attaquée par ces satanés blancos. Des élèves marquent leur nom, d’autres lui infligent des coups de compas. Cette pauvre table ne ressemble point aux tables modernes en aggloméré gris avec des pieds en tube jaunes ou bleus. Elle a sur la droite et sur la gauche des trous ronds pour recevoir un encrier. Son bois est lisse comme la soie et son vernis bien joli. Elle n’a aucun défaut et pourtant elle va forcément partir. Elle est juste un peu vieille. Il ne faut pas changer ma table, elle n’a pas envie d’aller à la casse se faire détruire.

Un stylo plume

Ce n’était pas un humain, ni un animal, ni une plante mais un objet, plus précisément un stylo plume vert à pois bleus. Un stylo heureux de vivre dans une belle trousse parmi d’autres stylos. Lorsqu’il écrivait, on aurait dit qu’il dansait, passant d’une lettre à l’autre en sautant, dessinant des courbes… Parfois, il ne voulait plus écrire… Monsieur n’était pas content ou en colère, alors il s’arrêtait et Pauline changeait la cartouche. Comme par magie, rempli d’énergie, il reprenait son rythme pour compléter la page blanche. Quand il était furieux, Pauline appuyait fort sur sa plume pour qu’il continue à noter mais il bavait, fuyait, se déformait ou se cassait. Elle le réparait, se réconciliait avec lui et il reprenait sa danse sur la feuille. Pauline aimait bien ce stylo plume.

 

 Ma bague

Elle est toute petite, très jolie, avec de petits diamants. Brillante. Une bague que ma grand –mère m’a offerte. Une bague si heureuse le premier jour où je l’ai mise. Puis les jours ont passé et elle est devenue très étrange. Elle pleurait jour et nuit, désespérée. Qu’avait-elle donc ? J’ai décidé de la porter à nouveau. Elle a souri aussitôt. En fait, elle ne voulait plus être enfermée dans la boîte à bijoux.

 

La play

 Cette play station noire de vingt centimètres carrés sur treize, Guillaume l’adore mais elle, une Sony, ne l’aime pas. Elle le déteste même. Tous les jours elle se fait secouer quand Guillaume n’arrive pas à faire ce qui est demandé dans le jeu. Un jour il l’a même jetée à terre. Elle criait de douleur face à cette chute terrible.

  • Tu ne m’aimes donc pas ? gémissait-elle.

Mais il n’a pas répondu. Depuis ce jour, la play a un défaut. Elle a la capacité de s’éteindre toute seule. Devant cette menace, Guillaume la respecte et ne la secoue plus. Ils sont devenus amis, du moins ils le croient.

 

Un stylo

Il écrit ce qu’on lui dit d’écrire mais au fond il est triste. C’est un stylo bleu clair et bleu vert, orné d’un crocodile marron sur le dos. S’il est triste c’est parce qu’il est tout seul et aussi parce qu’il ne peut pas écrire et raconter ce qu’il veut sur une feuille. Il est obligé de parler avec les crayons à papier et les taille-crayons. Un nouveau stylo vert vient d’arriver et d’un coup il sent que le vide de la solitude se referme petit à petit. Mais au moment où il va le voir, le stylo vert se fait emporter. Déjà dix minutes et il ne revient toujours pas… alors le stylo du début se ressent à nouveau terriblement seul.

 

Le stylo-plume

Le stylo-plume dort dans une trousse avec plusieurs camarades. Quelqu’un le prend et commence à écrire. Il sent la douceur de ses mains, essaie de ne pas lâcher trop d’encre mais juste un peu. Retour à la maison. Epuisé et assoiffé, il s’endort tout de suite. Le lendemain, la personne le reprend, il n’a plus d’encre et il se rendort éternellement. Elle lui fait de merveilleuses funérailles.

 

Nouvelles réalistes : préférences

 Dans La parure, Guy de Maupassant montre les rêves de grandeurs de Mathilde. Ils sont compréhensibles : d’une part, on ne choisit pas le milieu social dans lequel on vit, et d’autre part le fait de vouloir s’élever socialement est tout à fait normal et humain. Cependant la chute est très choquante car la pauvre Mathilde a gâché sa jeunesse et sa beauté à rembourser une dette qui n’existait pas. C’est pourquoi cette nouvelle conduite avec efficacité jusqu’à sa chute m’a particulièrement ému.

 

Dans Aux champs Guy de Maupassant montre tout d’abord l’opposition entre deux principes fondamentaux : ne pas vendre son enfant et vouloir son bonheur matériel. De plus, la fin illustre et reprend cette opposition : l’enfant vendu devenu adulte a une vie dorée tandis que l’enfant resté « aux champs » a une vie misérable. Enfin, la chute est cruelle. L’enfant qui a été aimé par ses parents les méprise et les quitte. C’est pourquoi cette nouvelle remettant en question le choix  de la mère qui garde son enfant parce qu’elle l’aime plus que l’argent m’a choqué.

 Tout d’abord, dans la nouvelle Le Donneur d’eau bénite Guy de Maupassant montre des parents prêts à tout pour retrouver leur enfant, bien plus précieux que tout l’or du monde. Ensuite, elle montre la vie difficile d’un couple qui sombre dans la misère. Enfin, elle prouve qu’avec de la persévérance et du courage on peut obtenir ce que l’on a de plus cher. C’est pour ces raisons que j’ai aimé cette nouvelle qui m’a touché par son optimisme.

Le chômage d’Emile Zola est un témoignage accablant sur la famine et la misère. Pas de nom de manière à rappeler que cela arrive à beaucoup de personnes, une foule d’anonymes dont nous pourrions être. L’auteur ajoute à l’homme fier et à sa femme honnête et digne, couple courageux, l’innocence d’un enfant.  D’ailleurs, les derniers mots lui reviennent  » Dis, maman (…) pourquoi avons-nous faim ? » Il est impossible de lui répondre. Rien ne peut justifier cette faim. Le lecteur est touché et réalise qu’ils ne méritent pas ce qu’ils vivent, surtout pas l’enfant jeté dans un monde injuste.

Ils ont présenté un livre qu’ils aimaient : quelques notes de lecture

Sarah de Cordoue                                     R. Caussé     125 p
roman historique. XII è siècle. les 3 religions vivent ds l’harmonie. Sarah, narrateur personnage. Fille aînée, 15 ans, famille juive. Son père devient aveugle. Sarah n’a pas le droit d’étudier. Se déguise en garçon. aide d’un jeune garçon musulman Ahmed.

Momo, petit prince des Bleuets     Yaël Hassan               120 p
narrateur personnage Momo 10 ans. été dans une cité. connaissance d’un vieil instituteur à la retraite qui souffre d’Alzeimher. amitié  autour des livres.

La rivière à l’envers         J-Cl Mourlevat           190 p
Tomek. orphelin.accompagne Hanah dans sa quête de l’eau d’une rivière qui empêche de mourir. Hannah veut sauver sa passerine (oiseau). nombreuses épreuves.

Petit éloge du Tour de France E Fottorino    125 p
hommage au Tour de France, récit à la 1ère personne, l’auteur se confronte à ses « idoles » du vélo comme Luis Ocana ou Laurent Fignon.

L’encrier maudit  Pascale Maret              200 p
Thomas Lambert, 12 ans, à notre époque mais tombe dans le passé, années 60, vie à cette époque, cherche à retourner dans le présent

Les écrans de brume R. Belfiore            290 p
Lou, 13 ans, projeté dans un autre monde et cherche à revenir dans le sien (sud de la France) pour passer un examen.

Personne ne bouge Olivier Adam            100 p
narrateur personnage Antoine, 11 ans, sixième, petite ville au bord de la mer, réalise que le temps s’arrête

Un roi clandestin Fahim, Xavier Parmentier et Sophie Le Callenec                               210 p
témoignage sur la vie de Fahim, champion d’échec. entre 8 et 13 ans. du Bengladesh (pays pauvre) à la France où espère devenir champion pour obtenir des papiers puis héberger sa famille

Du Guesclin soldat de France Alain Sanders 150 p
roman historisque, biographie. XIVè siècle. art de la chevalerie avec son oncle. Evolue et devient un chevalier très dévoué et exemplaire. informations sur vie et combats d’un chevalier et sur ses ruses lors de ses combats contre les Anglais. à sa mort seules Cherbourg , Calais et Bordeaux sont encore occupées par les Anglais.

Les âmes croisées Pierre Bottero 440 p
héroïne 17 ans. difficultés avec sa mère. travaille pour une robe magique. choisit celle de l’armure et s’oppose à sa mère. départ pour apprentissage. ville décrite comme dans un conte de fées, voyage dans pays imaginaire.

Louison et Monsieur Molière Marie-Christine Helgerson 120 p
narrateur/personnage Louison, 10 ans. vit à Lyon puis Paris dans la troupe de Molière. travaille le théâtre sans le dire dans son couvent (réprouvé par les autorités religieuses). Molière lui fait jouer le rôle de sa fille dans Le Malade imaginaire. roman historique.

J’aime pas le lundi Jérôme Lambert 110 p
récit de vie. narrateur personnage. Lucien, s’ennuie au collège. avec Fatou défi de la plus longue liste de ce qu’ils n’aiment pas. humour et fantaisie. langage familier. finit par tomber amoureux de Fatou, il était seul, sa vie change

L’étang aux libellules Eva Ibbotson 450 p
fantastique. Angleterre et pays imaginaire. 1939. protagoniste Tally. une année. généreuse. vit seule avec son père et ses tantes. va aider le prince à assumer ses fonctions de roi.

Le journal d’Aurore Marie Desplechins 600 p
récit de vie, journal intime, raconte sa vie avec humour de 15 à 18 ans. vit à Paris. peu d’amies. Cherche l’amour et à être plus populaire. sa meilleure amie l’aide.

La 6ème, la pire année de ma vie James Patterson 280 p
récit de vie. flash back au départ. narrateur personnage. se sent seul. amoureux. beau-père ne travaille pas => sa mère compense. déteste son beau-père et fait toutes les bêtises possibles au collège. langage familier « voix » de l’enfant. humour.

L’île du crâne Antoine Horowitz 180 p
humour. David 12 ans est puni pour toutes ses bêtises : envoyé île du crâne où règles étonnantes. école bien différente de celle qu’il connaissait.

Où on va papa ? J-Louis Fournier 140 p
récit de vie. un père raconte avec humour son histoire (histoire vraie) avec ses enfants handicapés, Mathieu et Thomas. Imagine par exemple la lettre qu’ils pourraient lui écrire. Émouvant et drôle à la fois.

Mon ami Frédéric Hans-Peter Richter 200 p
Allemagne. 1925. La famille Schneider et la famille Richter vivent dans le même immeuble et ont chacune un garçon du même âge : le narrateur qui raconte son histoire et celle de son ami Frédéric. Dans cette Allemagne d’avant guerre, le Nazisme monte. Peu à peu, les Juifs perdent leurs droits. Or Frédéric est Juif.

Concours de lettres à l’écrivain qui a changé votre vie !12-18 ans : remise des prix

2013-11-27 16.10.57toutes les lettres exposées et groupées selon auteurs ou centres d’intérêt, on cherche la sienne en attendant l’heure de la remise des prix, presque cent-cinquante lettres ! présentation bienveillante  de l’ensemble, la diversité est soulignée, des récompenses,  des échanges et un goûter… Noël avant Noël à La Médiathèque Andre Labarrère !

A suivre une lecture/spectacle samedi 30 novembre à 16 h 30 : une comédienne et un musicien liront et mettront en scène des extraits de la plupart des lettres reçues.

insérer un dialogue dans un récit

voir aussi ici

Dans le dialogue, les temps utilisés sont : imparfait – passé composé – présent – futur.

Une proposition, composée d’un verbe, de son sujet et de compléments, indique quel est le personnage qui parle. Elle peut être placée :

*Avant la prise de parole : elle se termine par les deux points.

**Au milieu de la réplique du personnage : on l’appelle alors proposition incise ; son sujet est inversé ; elle est encadrée de deux signes de ponctuation.

***Après la réplique du per­sonnage : son sujet est inver­sé ; elle est précédée d’une virgule, d’un point d’interro­gation ou d’exclamation. Elle est terminée par un point.

Petit déjeuner familial

*Ce matin-là, au petit déjeuner, papa, l’air ravi, nous annonça :

–     Les enfants, au mois d’août, vous res­pirerez l’air pur de la montagne : j’ai loué un chalet dans les Alpes à deux mille mètres d’altitude.

–     Il va encore falloir marcher, **s’écria Pierre ; moi, je voulais aller à la mer.

–     Tu es un esprit contrariant, Pierre, tu n’es jamais content ! Si tu ne veux pas venir avec nous, tu garderas la maison et tu arroseras le jardin ! ***répliqua mon père.

     Manifestement papa avait perdu sa gaieté. Mon frère se tut ; moi, je ne disais rien non plus : je naimais pas les gronderies matinales ; c’était de la mauvaise humeur assurée pour toute la journée.

Remarque : la proposition incise ne commence jamais par une majuscule.

Des signes de ponctuation signalent le dialogue :

  • Les deux-points annoncent le dialogue.
  • Le tiret se place avant chaque réplique (en alinéa, comme le début de chaque paragraphe) ; il signale un changement d’interlocuteur.

Frissons à Bordères 20 et 21 octobre

frisson ouvre son coeur

Frissons à Bordères

(20 et 21 octobre 2012)

Concours de nouvelles 13/15 ans : écrire une correspondance sur le thème de l’amour ou de l’amitié entre deux héros de romans ou de films.
Elle ne devra pas dépasser trois pages tapées à l’ordinateur ( Times new roman, 14 ).

Marianne S. a gagné le second prix avec Naïveté ou paranoïa ?

Naïveté ou bien paranoïa ?

Ma chère Alice,

Je vous écris ce message top secret pour vous prévenir d’un danger qui vous menace. L’autre soir, je vous ai vue, avec votre robe bleue et blanche et votre nœud placé sur vos longs cheveux blonds. Croyez-moi ou non, mais vous étiez poursuivie par un lapin blanc, environ deux fois plus petit que vous. Je m’inquiète pour votre fragile personne. Ne voyez plus cet animal, je vous en conjure.

Ne faites pas attention à moi, ne cherchez pas à savoir qui je suis, mon nom ne vous dirait rien.

S.H.

Au pays des merveilles, le 30 février

Pour S.H.

J’ai chargé mon ami le lapin blanc de vous faire passer ce message, car il a réussi à trouver votre adresse en lisant votre lettre. Il m’impressionnera toujours ! Je ne vois pas de quel animal vous voulez parler, vous devriez boire du thé afin de vous détendre.

Au plaisir,

Alice

À Alice,

Quelle ne fut pas ma surprise en voyant votre « ami » me porter votre lettre !  Il n’a pas voulu donner son nom, il m’avait l’air fort hâtif. J’ai remarqué qu’il portait une énorme montre. Mon cher Watson m’a confié qu’il avait une mauvaise intuition. Je vous en supplie, ma chère et douce Alice, fuyez, fuyez le plus loin possible, et refaites votre vie ailleurs !

Votre dévoué Sherlock

À la frontière du pays des merveilles, mois de mars

Cher Sherlock,

J’ai suivi votre conseil, je suis sortie du pays des merveilles. Ne vous inquiétez pas, mon fidèle ami le lapin blanc est avec moi, il pourra me protéger de cet « animal » qui semble si terrifiant à vos yeux.

J’aimerais énormément faire votre connaissance. Pourquoi ne viendriez vous pas au bout du monde avec moi ? Nous referions notre vie tout les deux.

Votre Alice

Londres, le 20 mars

Alice,

Votre ami, le lapin blanc, c’est lui qui vous veut du mal ! Vous devez absolument vous en séparer ! Retournez au pays des merveilles, vous y serez plus en sécurité. J’ai mené mon enquête, et je pense, enfin je suis pratiquement certain, que ce lapin blanc est en train de monter un complot avec la reine de cœur.

Je vous tiens au courant, faites attention à vous.

M. Holmes

Au pays des merveilles, le 23 mars

Cher M. Holmes,

Je suis retournée au pays des merveilles, comme vous me l’aviez indiqué. C’est un jeu de piste ? Je trouve cela très amusant, mais dépêchez-vous de m’envoyer les dernières consignes, je n’en peux plus d’attendre ! J’espère qu’à la fin, je pourrai vous voir ! La reine de cœur participe également au jeu ?

À très vite,

Alice

Londres, le 25 mars

Pour Alice,

Ouvrez donc vos petits yeux bleus ! Cette affaire est loin d’être un jeu ! Sortez de votre monde deux minutes ! À votre avis, pourquoi le lapin a-t-il toujours une montre et est-il toujours pressé ? Il prépare un attentat, avec une bombe ! Essayez de chercher des indices, nous devons arrêter ce projet au plus vite.

Sherlock Holmes

Au pays des merveilles, le 28 mars

Cher ami,

Je suis sortie du pays des merveilles pendant deux minutes exactement, mon ami le lapin a chronométré, mais il ne s’est rien passé… j’espérais vous apercevoir au loin, mais non, même pas une silhouette. J’ai ensuite cherché des indices, mais je n’ai pas trouvé de message de votre part. Est-ce une chasse au trésor ou une énigme ? Je préfèrerais que ce soit une chasse au trésor car je ne comprends jamais les énigmes… En plus, il y aura un trésor à la fin !

Alice

Londres, le 1er avril

Très chère Alice,

Je vous prie de m’excuser de m’être emporté. En effet,  j’ai découvert que ce lapin blanc travaillait dans une horlogerie. Je suis sincèrement désolé de vous avoir causé du tort. Pourquoi ne viendriez-vous pas dîner demain soir ? Mon cher Watson vous préparera un succulent repas.

Sherlock

Mon cher ami,

Je ne vous en veux pas du tout, ne vous inquiétez pas. Ce jeu de piste se finit donc chez vous… pourquoi ne pas le prolonger jusqu’au bout du monde, comme vous me l’aviez proposé il y a quelque temps ?

Je suis impatiente de vous voir.

Votre douce Alice

Claire L.  gagne le troisième prix avec Le capitaine Sans-Gêne

À Alexandrie, le 22 juillet 1966

  Mon Flocon,

Je t’écris cette lettre depuis l’Egypte. Je suis déchiré, je n’arrive pas à profiter de ce merveilleux pays sans toi. Je noie mon chagrin dans l’alcool. J’aimerais ajouter que ce punch égyptien est un vrai délice, Tonnerre de Brest !).

Mais que veux-tu, l’aventure c’est l’aventure ! Nous n’avons toujours pas retrouvé ce malheureux Milou ; Tintin est désespéré… Le pauvre petit chien s’est épris d’un amour fou pour un de ces affreux chats égyptiens. Quelle horreur !

Enfin je ne fais que parler de moi… Et toi, ma douce ? Ces vacances au soleil ? J’espère que nos sept nourrices s’occupent bien de tous tes enfants …  Quelle idée aussi ! « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». Foutaises ! Maintenant que ton « prince » est parti avec ta belle-mère, c’est nous deux qui devons nous occuper de sept moussaillons !

Enfin, je ne vais pas discourir sur ce sujet, je n’ai pas envie de m’énerver !

En tout cas, je te souhaite six dernières semaines de vacances délicieuses avant mon retour (sauf complications).

Mille milliards de mille baisers !

  Ton Capitaine.

 À Nice, le 11 août 1966

Mon mousse,

Je ne t’écris que maintenant car je suis débordée ! Le petit dernier, Jean-Jacques, est enrhumé. Son frère Jean-Charles est grincheux, Jean-Marc n’arrête pas de dormir et j’en passe et des meilleures ! Je pense qu’il faudrait sérieusement penser à changer de nourrices. Nos sept petits amis sont incompétents !

Pour changer de sujet, n’abuse pas de ce punch égyptien ! N’oublie pas tes problèmes avec l’alcool.

Au fait, dans deux semaines, j’ai prévu un dîner avec quelques amis ! Tout le monde sera là : le professeur Tournesol, la Castafiore, les frères Dupondt …et beaucoup d’autres !

J’aurais espéré que tu puisses te libérer seulement un jour ou deux d’Egypte.

Ce dîner te permettrait de faire une pause, de changer d’air.

En tout cas, j’espère que vous retrouverez ce malheureux Milou.

Je t’embrasse fort.

  Ta Blanche

À Alexandrie, le 18 août 1966

  Blanche,

Tu vas certainement m’en vouloir mais je ne peux vraiment pas me libérer.

Notre pauvre Tintin a disparu, comme son chien. Une affaire bien étrange.

Je suis vraiment désolé. Si j’en crois ta dernière lettre, ton dîner a lieu dans une semaine. Je vois que tu t’es très bien entourée. Cela promet d’être une riche soirée !

Deuxième mauvaise nouvelle : tu sais que je devais rentrer le 2 septembre prochain, je ne pourrai malheureusement être là qu’une semaine plus tard le 9, toujours pour les mêmes raisons. Je ne peux absolument pas abandonner mon ami Tintin dans une situation pareille.

Encore désolé.

 Ton matelot

À Nice, le 1 septembre 1966

Haddock,

J’ai décalé le dîner mais je ne pourrai pas le repousser éternellement. Je n’allais pas dîner avec tous tes amis sans toi, c’est ridicule. J’espère que tu pourras être présent cette fois-ci.

Si tu as besoin d’aide, je peux toujours venir en Egypte ! Ce n’est absolument pas un problème pour moi ! Je laisserai les enfants à leur père et je viendrai t’aider dans ton aventure ! Qu’en dis-tu ?

Réponds-moi vite !

  Blanche

 À Alexandrie, le 6 septembre 1966

  Blanche,

Tu vas recevoir ma lettre trop tard mais je dois encore décaler d’une semaine. Je suis désolée pour ta fête. Cette enquête prend un temps fou ! Tintin et Milou sont introuvables. Je pense qu’ils sont tous deux enfermés dans une pyramide. Mais  il est hors de question que tu viennes en Égypte. Ce pays est beaucoup trop dangereux : même moi j’ai failli y mourir plusieurs fois ! Je ne souhaite pas risquer ta vie aussi je te propose de prolonger d’une semaine ton séjour à Nice en attendant mon retour. Tu laisseras tes enfants à ton « prince » pour qu’ils puissent aller à l’école.

Sur ce je te présente mes excuses et je t’embrasse.

  Haddock.

À Nice, le 13 septembre 1966

 Matelot de pacotille,

Tu te permets de critiquer mon « prince charmant » mais sache que tu ne vaux pas mieux que lui. Grâce à Tintin lui-même, je viens d’apprendre que tu mens depuis le début. Le 10 septembre dernier, j’organise ce fameux dîner en pensant que tu pourrais venir. Quelle idiote je faisais ! Tu n’es pas venu et j’ai été humiliée devant tous tes amis ! Je n’ai reçu ta lettre que le lendemain.

Mais comble du comble, hier Tintin arrive furieux car il n’a pas été invité à la fête alors qu’il considérait être ton meilleur ami. Je lui explique donc que je le pensais en Egypte avec toi, perdu au fin fond d’une pyramide. Il me regarde comme si j’étais une folle à lier et commence à m’expliquer qu’il n’est JAMAIS allé en Egypte et que ni son chien ni lui n’ont été perdus !

Sur le coup je n’ai pas réalisé. Mais il m’a ensuite appris que tu étais un coureur de jupons de première et que tu étais bien capable de me tromper à l’autre bout du monde !!! C’est pour cela que tu repoussais toujours ton voyage, c’est pour cela que tu ne voulais pas que j’aille en Egypte avec toi ! N’envisage même pas de revenir à la maison. Je viens de brûler tes affaires !

Grossier personnage !

  Blanche-Neige (qui ne sera plus jamais TA Blanche-Neige !!!)

Bouts-rimés

Un jeu faisait fureur dans les salons aristocratiques au XVIIème siècle: « les bouts-rimés». Furetière, auteur d’un célèbre dictionnaire à la même époque, le définit ainsi: «Rimes disposées par ordre qu’on donne à poète avec un sujet, sur lequel il est obligé de faire un poème en se servant des mêmes mots dans le même ordre.»

Victor Hugo était un virtuose en ce domaine comme le démontre ce madrigal (court poème ingénieux et galant) : « Hier soir, nous avons joué aux bouts-rimés. On m’a donné ces quatre rimes : […] songe—pied—plonge—estropié

J’ai fait ce quatrain adressé a Madame L.

Si Puck*, le nain qu’on voit en songe                          

Osait un jour risquer son pié

Dans le soulier où ton pied blanc se plonge,

 Il en serait estropié. »

* Lutin qui apparaît dans Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare

 Composez un quatrain (pas de thème  imposé) dont les vers devront se terminer par les rimes suivantes :

… funèbres         … pure                  … passe                               … immense                        … amie                 … ombres            … amoureuses                 … commence

… corps               … fleur                      … vent                                  … bruit        

   … eaux                  … bas                     … pas                                  …    roseaux

… ténèbres         … nature             … basse                                    … endormie      

… sombres               … heureuses                  … miroirs                   … noirs

… morts               … cœur                 … charmant                                 … nuit          

 Ces mots sont tirés de divers poèmes de Victor Hugo. Vous pouvez soit les conserver dans cet ordre ou dans un ordre différent ; au choix : rimes plates (aabb), rimes croisées (abab) ou encore rimes embrassées (abba).

Des garçons charmants.

Les cheveux aux vent .

Des filles amoureuses.

Et très heureuses.

Dorine

Le temps passe

Je m’en vais la tête basse

Et quand je sentis le vent

Je vis mon prince charmant

                             Clémence

La tête basse

Le brouillard passe

Suivi du vent

Pas très charmant

         Amélie

Quand se finit la journée pleine de bruits

Et que le soleil passe le ciel à son amie

La lune que les étoiles traitent d’endormie

Alors commence le cycle de la nuit

         Maxime

Qui est-elle cette folle amoureuse?

Et qui est-il s’il l’attend en bas?

Elle qui a l’air si heureuse

Quand elle entend le son de ses pas

                                                                                   Apolline

Quand viennent les ténèbres de la nuit,

Commence alors un immense bruit.

Mon amie va voir dans son sombre miroir,

Mais elle n’y voit que des ombres noires.

                                                                                                                                            Vincent

Le ciel est noir c’est la nuit

Il n’ y a plus de bruit

Quel est cet animal immense

La journée est fini mais pour lui commence.

                                                                                                                                          Camille

La nuit

Le soleil immense

Est parti sans bruit.

C’est ainsi que commence

La belle et longue nuit.

                                                                                                                                     Thomas

De petites ombres

Dans le noir

Voient des formes

Dans un miroir

                                                                                                                                             Jonas

extrait de Ridicule de Patrice Leconte (1996)

Frissons à Bordères 19-20-21 octobre 2012

frisson ouvre son coeur

Angel Pouyllau, écrivain habitant à Pau, a proposé le début d’histoire suivant pour les 11/13ans :
Johan, je ne le sens pas trop… Sylvia, elle m’énerve… Ludwig, il me fatigue…
M’enfin, il y a bien quelqu’un que j’aime sur cette terre ! Réfléchissons…
Moi, j’aime…
Alys a gagné le second prix avec la nouvelle Elle et moi.

ELLE ET MOI

Johan, je ne le sens pas trop… Sylvia, elle m’énerve, Ludwig, il me fatigue…. M’enfin, il y a bien quelqu’un que j’aime sur cette terre ! Réfléchissons… moi j’aime la lecture, les chats, les BD, ma sœur, qui n’est gentille que quand elle le veut, les bananes, l’été, me coucher tard, le chant, le théâtre … Mais moi, qui m’aime ? MOI

Pauline était perdue dans ses rêveries, quand…

–         Mademoiselle ! Pouvez-vous continuer la lecture, s’il vous plait ?

–         Euh… co… comment ?

M. Delapage, le professeur de français, haussa les sourcils :

–         Eh bien, le poème de Victor Hugo ! Avez-vous écouté ?

–         Euh… oui… oui, oui.

Pauline regarda la poésie et lut un vers en espérant que ce soit le bon.

–         Où flotte une…

–         En plus de ne pas avoir écouté, vous mentez ! coupa M. Delapage, Sylvia, continuez !

–         Bien sûr, minauda-t-elle, « Défaire un empereur que pour en refaire un autre ? »

Pauline la regarda avec dégoût. Jamais, elle ne l’avouerait mais elle était jalouse. Sylvia était très jolie avec ses fossettes et ses taches de rousseur, ses yeux verts pétillaient de malice et ses longs cheveux roux et bouclés lui tombaient sur les épaules. Elle était aussi très gentille, mais ça, Pauline refusait de le reconnaître.

La récréation sonna, elle fut la première à quitter la classe. Elle s’assit près du grand chêne et se mit à lire. Sylvia vint la voir, Pauline lui jeta un regard haineux mais la jeune fille rousse ne se démonta pas, au contraire, elle engagea la conversation. Peu à peu, l’atmosphère se détendit. L’arrivée de Ludwig et des amies de Sylvia coupa court à leur discussion.

–         Sysy, qu’est-ce que tu fais avec cette fille ? demanda Agathe en toisant Pauline d’un air méprisant.

–         Allez, viens Sylvia, dit Ludwig en la prenant par la taille, elle fait trop pitié cette fille !

Alors, Sylvia fit à Pauline un petit sourire triste avant de se laisser entraîner par Ludwig. Au collège, personne n’aimait Pauline ou plutôt, Pauline n’aimait personne au collège. Elle regagna sa classe, le moral à zéro. La journée se termina, comme les autres, enfin, pas tout à fait : aujourd’hui, elle avait conversé calmement avec quelqu’un d’autre que ses professeurs.

Le lendemain matin, après un rapide petit déjeuner au réfectoire de l’internat, Pauline se rendit au cours de mathématiques, et, pour une fois, elle avait fait ses devoirs. A la récréation, elle alla s’asseoir près du chêne. Sylvia vint la voir et toutes deux discutèrent jusqu’à ce qu’Agathe et Ludwig viennent chercher Sylvia. Pauline ne la jalousait plus. Ce manège dura une semaine. Le lundi suivant, en SVT, Pauline découvrit dans son sac une petite carte verte, elle l’ouvrit. C’était une invitation à l’anniversaire de Sylvia. Le samedi suivant, Pauline se rendit à vélo chez Sylvia. Elle habitait une grande bâtisse. Pauline sonna à la porte. La mère de Sylvia lui ouvrit avec un grand sourire, Pauline se rendit compte que Sylvia était le portrait de sa mère. Lorsque Pauline entra dans le grand salon, les amis de Sylvia ouvrirent de grands yeux.

–         ELLE ? s’écria Agathe.

–         Elle, comme tu dis, répondit Sylvia, c’est MON amie !

Dans ce que Sylvia avait dit ce n’était pas le « mon » qui avait touché Pauline mais la fierté avec laquelle elle l’avait dit.

FIN

Rabelais, extraits

Loïc V.

La naissance de Gargantua et comment son nom lui fut donné

Les paroles dégelées

Solène

Chant de vendange de Panurge à la dive bouteille

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